Et voilà, après quelques jours
passés en Oranie, nous sommes tous rentrés à la maison, aux quatre coins de la
France. Fatigués mais heureux. Chaque année, les groupes de Mascaréens qui
reviennent chez eux se font de plus en plus conséquents. C’était la quatrième
année consécutive, et pour le pèlerinage 2008, qui devient petit à petit une
véritable coutume, nous étions cette fois pas loin d’une trentaine. Le doyen du
voyage, M. Robert Canebottin avait quand même pas loin de 88 ans, et il ne s’est
pas plaint une seule fois. On l’a vu rajeunir de jour en jour à mesure qu’il
redécouvrait sa ville. (Vous verrez les photos et vidéos du groupe sur le site
de Pierre dans les toutes prochaines semaines.)
Au total en quatre ans, ce sont donc plus de cent personnes qui ont fait le
grand voyage de retour. L’organisation bénévole, c’est pour moi beaucoup de
travail et de soucis, car je n’ai aucune structure associative pour me soutenir.
Heureusement Pierre Rubira m’offre l’aide de son site magique. Qu’il soit ici à
nouveau remercié. Mon bonheur, ce sont les sourires et les larmes de joie des
participants. Grâce à nos frères, Taieb Ahmed et Moulay Ali, un bus flambant
neuf nous attendait à La Sénia. Nous sommes descendus comme toujours à l’Hôtel
Royal, au dessus de l’ex-Marignan. Le « confort » relatif de l’établissement est
plus que compensé par la gentillesse du personnel. Au petit-déjeuner, on a eu le
matin beignets et mouchoirs au miel, hmmmm !….
Comme d’habitude, la population et les autorités de la ville nous ont accueillis
à bras ouverts. Chacun est parti à la redécouverte des lieux bénis de son
enfance. Pas un seul membre du groupe ne peut se plaindre d’avoir subi un
mauvais accueil. À part quelques contrôles un peu tatillons, il est plutôt très
rassurant de se savoir sous l’œil de la police ou de la gendarmerie…
De Bab-Ali au Faubourg Faidherbe, à chaque fois, c’est le même rituel : thé à la
menthe, et souvent aussi couscous. Réunis autour du grand plat de semoule, on
évoque les souvenirs du passé, en se rappelant les chers amis de quartier ou
d’école que Dieu a convoqués auprès de Lui. On se rappelle aussi les bons
moments des matchs de foot, les souvenirs d’enfance de la place Gambetta. Et ce
sont ces souvenirs communs qui sont le ciment de l’amitié retrouvée entre
Pieds-Noirs et Algériens.
Dans l’avion du retour, chacun envisageait déjà de revenir un jour à Mascara
avec d’autres membres de la famille, ou des amis qui ont eu peur, cette année
encore, de traverser la Méditerranée. Bien sûr, le déplacement n’est pas donné.
Mais pour ceux qui voudraient se joindre au voyage de l’an prochain, il suffit
de commencer à économiser quelques euros dés maintenant. Mascara se modernise,
Mascara change et dans les prochaines années, cela ne fera que s’accélérer. Les
maisons et immeubles de notre enfance commencent à s’effondrer et à être
remplacés par d’autres constructions. Alors, si vous voulez revoir et surtout
montrer à vos enfants ou petits-enfants les lieux où vous avez vécu, il est plus
que temps de penser au retour. Demain, il sera trop tard. Alors tous là-bas, en
2009 !!!
D. Saint-Hamont
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